yecheon, 2021 On court après le temps, s'essoufflons aussi à essayer de le semer. On entre à l'école à trois ans pour en ressortir à dix-huit, retrouver les bancs tout de suite après en espérant pouvoir s'enfermer dans un travail qu'on méprise pendant quarante ans. On voudrait s'en détacher mais la peur d'être montré du doigt ne veut pas nous lâcher ; nous sommes nés pour contribuer à la société. Se réveiller à six heures du matin, rentrer à huit heure le soir, préparer à manger, s'endormir, le répéter jusqu'à que nous n'ayons plus assez de force pour rattraper le temps manqué.

Enfant, on rêve de devenir grand, puis une fois l'insouciance arrachée on voudrait revenir en arrière et tout recommencer différemment. Éternels insatisfaits, angoissés, éreintés, déprimés, on en vient souvent à se demander — au fond, c'est quoi le sens de la vie ?

Dans une ère où l'on prend facilement conscience de la dure réalité dictée depuis notre naissance, on n'en vient parfois à oublier la beauté de l'existence. Parce que la vie n'est pas seulement les peines mais aussi les joies à accueillir et outre les petits plaisirs que la vie peut offrir, certains pensent que le plus important c'est d'aimer.

Dans un monde où trouver sa moitié n'est peut-être plus seulement un mythe, beaucoup d'âmes égarées se sont lancées dans la quête de rencontrer leur âme-sœur dans l'espoir de finalement atteindre le bonheur. Mais ne jamais oublier que si aimer c'est dénicher la richesse hors de soi, l'amour peut également rapidement se transformer en l'oubli de soi.