L'ennui collé sous la dent, j’ai la fâcheuse envie de la décrocher en mode solo. Alors, avec l’attitude d’un mec qu’il ne faut pas venir emmerder, je dévale les rues sous les lumineux halos. La clope bien accrochée aux lèvres, je chantonne une comptine d’un autre temps. Et l’autre main fourrée dans la poche, mon addiction à la nicotine me fait brûler les mires enfumés par ces lignes blanches presque transparentes et dansantes. Pour limiter la casse, les yeux sont presque fermés, mais sans tracas, je poursuis ma route mélodieuse tellement je l’ai sifflée. Ce quartier d’art est parfait pour se ressourcer et s’inventer soi-même géni comme Andy Warhol, à bouleverser la vision du monde en dessinant des casseroles.
Une sombre porte reflète les flashs des néons. J'écrase ma clope contre le mur laissant tomber mon mégot au sol. Soufflant de mes poumons la dernière fumée stagnante, j’entre dans la salle d’arcade où un seul soldat est présent sur le bataillon.
Présent dans un monde de machines, de lumières artificielles, de musiques répétitives à trois notes et de mondes confectionnés sur des pixels, je m’installe à une machine. La petite pièce entre dans son trou et à l’écran se lance le menu avec les précédents scores. Attentivement, je lis les deux premiers et je lis un deux avant mon pseudo, c’est hardcore. La première place ne m’est plus attribuée et cette nouvelle me provoque une terrible envie de commettre un crime. L’ego piétiné, mes doigts se mettent à pianoter contre les gros boutons en plastiques afin de reprendre mon dû fièrement, c’est drastique.
Chose souhaitée, chose réalisée.
Ainsi est la vie que je mène et que j’aime.
La première place récupérée, je prends une pause pour aller commander un soda bien mérité. Assis sur une chaise haute et avachi contre comptoir à machouiller la paille, ma curiosité se pique à regarder des affiches vintage colorées ou dessaturées.
Il n'y a qu'une réponse à la défaite, et c'est la victoire.
@"free"