doah aime passer dans les recoins de naksan, le soir. la nuit tombée, les rues sont calmes, et elle peut enfin s'entendre réfléchir. les habitudes prises, une routine trouvée, et un petit être à retrouver. un crochet par la supérette du coin pour acheter une boîte de thon en conserve et la voilà déjà en train de s'approcher du chat qui la craint encore un peu. il est méfiant, sur ses gardes, mais accepte la présence de l'humaine en sentant son repas arriver.

princesse nageant dans la solitude nocturne sous l'océan d'étoiles. elle chantonne son air enfantin, disney en guise de guide, elle qui a pour coutume chaque soir de nourrir un être laissé à l'abandon. elle l'avait apprivoisé depuis quelques jours. lui aussi, solitaire. à son image. la voilà, le sourire aux lèvres, s'apprêtant à saluer son compagnon de fortune de ses nuits. « bien le bonsoir, majesté ! » elle s'annonce à l'animal, le son d'un français parfait avant que le pas ne cesse à la vue d'une tout autre personne. « oh ? pardonnez-moi... il est à vous ? » la langue natale disparaissant, elle s'abaisse auprès de l'animal et la jeune inconnue, espérant une réponse favorable à sa question.

ses genoux craquent sous l'effet de la surprise, mais le chat ne bouge pas. au contraire, il s'en va vers l'inconnue qui arrive, après qu'elle l'ait salué dans une langue étrangère. « oh non, pas du tout ... il est à vous ? » elle décide de restée accroupie, parce qu'il serait bizarre de se relever désormais. mais elle ne sait plus vraiment que faire de sa boîte de thon. « je passe par là de temps en temps pour le nourrir ... enfin depuis récemment. » s'explique-t-elle, avec un ton presque désolé. peut-être que finalement, ce chat a un humain.

scène plein de tendresse, forçant ainsi le rictus à prendre place sur les lèvres abimées de la chanteuse. légère gêne au détour d'une parole, la voilà qui s'accroupit à son tour face à l'inconnue. « ah... non. » son coréen reprenant place, elle place sa main sur sa nuque pour ainsi accompagner la gêne présente de sa semblable avant de finalement sourire à nouveau peu après le discoure de cette dernière. « il en va de même pour moi. c'est une habitude que j'ai de passer ici tous les soirs pour m'assurer qu'il ai de quoi remplir son estomac » animal qui ronronne finalement sous les caresses de sa princesse venue d'ailleurs. « je ne pensais pas que quelqu'un d'autres s'en souciait. » attention reportée sur l'inconnue, les regards se croisant, la voilà qui tend la main vers celle-ci. « je m'appelle sua, enchantée ! » bien trop française pour agir normalement aux yeux d'un enfant de ce pays, mais ainsi sont faites les présentations.

le chat semble s'être déjà détendu sous l'effet des caresses de l'inconnue. et elle serait presque jalouse, car depuis les deux semaines qu'elle le côtoie, il est resté méfiant envers elle. peut-être que doah n'est tout simplement pas douée avec les animaux ? ce n'est pas non plus son chat, mais elle, elle passe tous les soirs. peut-être que c'est pour ça qu'il est plus à l'aise qu'avec doah. « oh, je vois ... c'est gentil de votre part. de venir le nourrir tous les soirs, je veux dire. » elle tente une main vers le chat qui se laisse faire, arrondissant son dos pour se coller à sa paume, et ça lui décroche un sourire. « doah ... enchantée aussi! » elle hésite une seconde devant la main tendue avant de lui donner la sienne et de la secouer doucement, surprise par la formalité familière.

sourire délicat collé sur un visage inconnu, formant ainsi un nouveau semblable sur le visage de la vagabonde. elle analyse celle qui semble être porteuse du paradis à travers les traîts d'un visage. elle scrute un regard, une chevelure. une attitude. ainsi, sua apporte une soudaine sympathie envers l'inconnue portant désormais le nom de doah. échange respectueux. « contente de voir que quelqu'un peut remplir son estomac si je venais à être absente... » rire qui se noie dans les airs, elle s'avance un peu plus vers sa nouvelle rencontre. « pardonnez-moi si je semble un peu trop avenante, ou que sais-je. » elle plante son regard dans celui de la jeune femme. « j'ai du mal à me faire aux coutumes du pays. » plus française que coréenne. bien qu'elle maitrise la langue du pays, elle n'en reste pas moins que celle qui vient d'ailleurs.

elle se sent scrutée, alors que son regard reste rivé sur le chat. par timidité, par maladresse, presque par peur de croiser ses yeux. « c'est dur de ne pas s'y attacher, il est tellement adorable. » et puis, elle se lance dans le vide, décide de prendre son courage à deux mains. « on devrait peut-être se tutoyer ? on a l'air d'avoir à peu près le même âge et ... c'est étrange de vouvoyer. » elle propose, étirant ses explications pour leur donner plus de poids, comme si c'était une aberration que de demander une familiarité. « et puis ... peut-être que tu seras plus à l'aise comme cela. » ajoute-t-elle, peu sure d'elle. une boule dans le ventre qui se forme, à l'idée d'un potentiel refus, alors qu'elle contemple le silence qui les sépare pendant quelques millisecondes.

caresse furtive auprès de l'animal qui ne cesse de glisser entre ses jambes dès lorsqu'elle vient à se redresser. « oui, majesté a cet effet là sur beaucoup de personne. » prénommé ainsi par sua elle-même au fil de ses visites, elle vient à attraper le chat sans crainte avant de lui offrir quelques tendresses au creux de ses bras. « effectivement. » elle acquiesce au propos de sa semblable avant d'inviter celle-ci à la suivre, l'animal toujours au creux de ses bras. « as-tu déjà pensé à le garder ? » aucun jugement. simple question. « j'ai parfois envie de le prendre avec moi, mais j'ai bien peur que mon chat ne soit capricieux... » faible moue à cette idée alors que son regard se porte sur l'animal. « je tente de lui trouver un bon foyer depuis quelques temps, mais visiblement c'est cause perdu. » léger haussement d'épaule, elle reporte alors son regard sur doah. « ah... désolé de t'embêter avec tout ça. »