Mais c’est que Ren ne s’arrêtait pas avec ses sous-entendus qui n’étaient plus si sous-entendus que ça. Les mains toujours plaquées sur son visage, Sarang passa du magenta au rouge façon feu de signalisation. Heureusement qu’il ne savait pas que belle-maman était quelque part en train de les observer, sinon il aurait probablement fondu sur place. Malicieux au possible, son compagnon posa un regard équivoque sur une partie de son anatomie qui n’était clairement pas son visage, puis lui écarta ses mains pour l’embrasser encore. Gourmandise à laquelle Sarang était lui aussi accro.

La fuite, enfin, moment qu’ils avaient sans doute attendu tous les deux sans le dire. Main dans la main, ils quittèrent les lieux pour rejoindre leur appartement. Ren arriva dans le salon, et déjà celui-ci lui parut mal rangé. Raison pour laquelle Sarang voulut lui épargner de voir l’état dans lequel il avait mis la chambre, mais c’était peine perdue. Quand il suggéra d’utiliser plutôt une autre chambre, son petit-ami fut trop curieux pour accepter sans poser de questions. Il fut traîné sur les lieux de son forfait sans pouvoir rien y faire. Sarang baissa les yeux, clairement gêné alors que l’autre lui demandait à combien ils s’y étaient mis pour mettre un tel bordel.

« Pardon… »

Il resta à l’entrée de la pièce, regardant Ren faire un petit tour et quelques commentaires alors qu’il évaluait les dégâts.

« Tout ce que je voulais c’était venir à cette soirée pour te revoir, et en attendant… Je suis un peu parti en vrille. Jamais personne ne m’avait autant manqué. » Sarang n’avait clairement pas su gérer leur tout premier passage à vide. « Je sais que t’aime pas le bazar, j’arrangerais ça demain. T’as du personnel, c’est vrai, mais ce serait pas respectueux de leur faire réparer mes bêtises. »

Ren revint finalement à lui, et il lui enserra la taille tandis que l’autre déposait des bisous sur ses joues. C’était un soulagement de voir qu’il n’était pas trop énervé par tout ce carnage, et un sourire ne tarda pas à reprendre possession de son visage. Il fit semblant de réfléchir à la question.

« Une poupée ? C’est pas une si mauvaise idée… » Puis il éclata de rire. « Non, oublie ça, ça vaudra jamais l’original. »

Baisers qui s’enchaînent, Sarang ne faisant rien pour calmer l’appétit de son amant, bien au contraire. Il se hissa sur la pointe des pieds, se serra contre lui autant qu’il le pouvait, se délectant du contact des lèvres sur sa peau. Frisson qui le parcourut quand l’échange s’approfondit, juste avant que de douces paroles ne viennent caresser son oreille.

« Je t’aime aussi, Ren. Je t’aime tellement. »

Les mains de Sarang abandonnèrent les hanches de Ren pour venir se promener le long de sa cravate, et en défaire le nœud. Lambeau de tissus qui alla s’échouer au sol, s’ajoutant au triste désordre qu’il ne voyait plus. Doigts qui s’activent encore pour défaire le premier bouton de la chemise, puis le deuxième, le troisième, avant d’écarter le tissu pour qu’il puisse déposer ses lèvres sur la peau pâle de l’autre. Le cou de Ren comptait parmi les zones qui l’attiraient le plus. Au-dessus de la ceinture, en tout cas. De légers coups de langue s’immiscèrent entre les baisers, il taquina même sa peau avec les dents, mais trop légèrement pour y laisser des marques. Alors qu’il remontait jusqu’à son menton, puis ses lèvres, ses doigts se mêlèrent à ses cheveux, qu’il adorait aussi. Il aurait bien aimé monter jusqu’au nez, puis au front, mais…

« T’es trop grand. »

Sarang tira une moue boudeuse un instant, puis attrapa le mannequin d’une main ferme et le poussa à s’allonger sur le lit, mais quand il voulut s’installer à ses côtés, il commença par buter du genou sur une boîte de pringles entamée.

« Mais quel bordel, sérieux… » Râla-t-il pour lui-même en la jetant au sol.

Ce fut ensuite sa main, qui tomba sur un bout de papier froissé, une autre des photos imprimées. Il la tira de sous un t-shirt, la regarda un instant, puis la tendit à Ren. La photo semblait avoir été prise par surprise, en tout cas le mannequin ne posait pas, il portait sa fameuse chemise transparente et ses trois ceintures. Elle avait été prise dans le parc Namsan, et il y avait une très jolie lumière. Sarang put enfin déposer quelques bisous sur le front de Ren. Appuyé sur les coudes, il le regarda de haut en arrangeant ses mèches, un sourire heureux illuminant son visage.

« Très photogénique, le mannequin sauvage. »

Il cala ensuite sa tête sur sa poitrine, sa jambe sur ses jambes, et l’une de ses mains se mit à caresser l’autre par-dessus sa chemise. Une sensation de détente le prit, il ne s’était pas senti aussi bien depuis ce qui semblait être une éternité. Ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes alors qu’il profitait de la chaleur de son amant, de son odeur, de sa respiration et même des battements de son cœur. Après un moment, ses doigts se firent plus aventureux, glissants entre les boutons pour toucher sa peau directement, mais il ne changea pas de position.